CHI1
L’Ange des Héritiers
Série Chimera (1 / 3)

 

Le Mal a dérobé la sainte ceinture.
L’Église est sur le pied de guerre pour la retrouver et mobilise sa branche armée : les limiers. En France, cette tâche est dévolue à Maximilien Nowack et son équipe qui opèrent depuis les souterrains secrets de la cathédrale Notre-Dame.
Les sujets du Malin sont en mouvement et s’attaquent tous azimuts aux reliques du Christ. Pourtant, Maximilien le sait : le Diable a toujours un plan et il ne tient qu’aux limiers de le découvrir avant qu’il ne soit trop tard.
Il y a des guerres justes, mais jamais de guerres propres…
Envie d’en découvrir encore plus ?
Extraits
Raven fut projetée au sol par trois internes qui débarquèrent pour maintenir Dillon. Le fou balançait ses bras dans tous les sens, hurlant à s’en briser les cordes vocales. Raven était terrorisée. Même à trois, ils peinaient à l’immobiliser. Dans ce vacarme assourdissant, ils parvinrent à le traîner hors du réfectoire. Avant qu’il ne franchisse la porte, Dillon se redressa et rugit :
— LE GARÇON À LA PEAU BLANCHE ET AUX AILES DE CHAUVE-SOURIS, IL VA VENIR TE CHERCHER, RAVEN ! MA PETITE SIRÈNE, IL VA T’EMPORTER !
« Criez ! Plus fort, encore plus fort ! Criez pour moi ! ». Tous ces petits sauvageons lui étaient servis sur un plateau d’argent. Ce qu’elle aimait entendre leurs voix fluettes et aiguës vriller sur les notes les plus hautes… Un pur frisson jubilatoire ! Sentir la peur de ses proies la rendait plus féroce et décuplait son appétit.
Dans un chant funeste, le démon noir bondit sur les premiers enfants. Elle en attrapa un, puis planta ses griffes dans la chair tendre de son abdomen, l’éventrant sans remords. De son autre main, elle en saisit un second et mordit à pleins crocs dans son crâne qui céda sous sa mâchoire démesurée. Elle aspira avec délectation le fluide vermeil qui en sortait, pressant le petit être comme un fruit trop mûr.
Sa manière de scruter minutieusement les environs ne lui avait pas échappé, ses yeux balayant les alentours pour parfois se perdre vers le ciel.
— Je m’assure de ne pas avoir été suivi.
— Suivi ? répéta-t-elle, perplexe. Pourquoi ? Par qui ? On vous recherche ? Vous êtes un genre d’agent secret ou un criminel ?
Le rire clair de Solal déchira la nuit.
— Pas vraiment.
— Dans ce cas, vous êtes quoi, au juste ? Un clochard ? Non, vu vos fringues, ça ne colle pas. Ne me dites pas… un pervers ?
L’infirmière se tut devant la métamorphose, incapable de se détourner des yeux du monstre, deux pierres précieuses fluorescentes. Il la dévorait littéralement du regard. Le souffle court, elle recula, priant pour sa vie, pour qu’on l’épargne. Elle devait rentrer, il le fallait. Il lui restait encore tant de choses à préparer pour l’anniversaire surprise de sa petite Anna… Mais, elle ne pourrait jamais contempler le sourire de sa fille lorsqu’elle découvrirait le gâteau fait maison avec amour, après tant d’heures passées à se former auprès d’un chef pâtissier.
— Tu sais ce qu’être mordu signifie ?
Les yeux de la bleusaille s’écarquillèrent sous le coup d’une peur viscérale, son visage déjà déformé par une souffrance extrême. Son officier sortit un silencieux de sa ceinture avant de charger le magasin d’une unique munition. Il dirigea ensuite le canon vers le sol, l’appuyant contre le front de sa recrue.
— Je suis navré, mon garçon. Mais, on ne peut pas prendre le risque de contaminer les autres.
— Capitaine, attendez ! S’il vous plaît, att…
La balle partit et vint se loger dans les méandres de sa voûte crânienne, le soumettant aux ténèbres de l’éternité.
— Ça t’arrive souvent de débarquer chez les gens et de leur abandonner tes amis amateurs de chair fraîche ? le coupa-t-il, visiblement peu enclin à la discussion. Le petit Kyle a avalé toute notre réserve de viande que je gardais pour mon barbecue ! Mais aussi les oranges, toutes les oranges !
— Bonsoir… Alors, c’est pour quoi ?
— Eh bien, nous sommes… débuta Solal, avant d’être à nouveau interrompu.
— Je vous arrête de suite ! Si vous êtes des représentants, je tiens à vous signaler mon plus profond mécontentement d’être sans cesse harcelé par vos agents. Je vous ai déjà dit mille fois que notre cuisine est suffisamment équipée.
— Nous ne sommes pas des colporteurs, lui assura le vampire avec platitude.
— Ah non ? Vous êtes quoi alors ? Des témoins de Jéhovah, des scouts ?
— Non plus…
— Dans ce cas, qu’est-ce que vous foutez chez moi à cette heure ?
La magicienne tomba en chute libre, ses pleurs s’envolant parmi les soupirs du vent. Ina enferma son esprit dans les ténèbres, comme pour ne pas affronter son trépas futur ; celui dont elle était la seule responsable. Son corps subissait les conséquences de sa stupidité, la décision irréfléchie d’une blâmable réalité.
Lorsque le choc survint, Ina atterrit sur une matière tendre qui ne la blessa pas – à sa grande surprise. Dans sa tête, elle aurait pourtant dû s’écraser sur le ponton comme un fruit trop mûr. L’enchanteresse rouvrit ses paupières, abasourdie, avant de prendre conscience qu’elle survolait Central Pier.
D’un doigt presque timide, Kyle appuya sur la selle d’un des vélos qui ballotta dans l’air, comme en apesanteur.
— Il va pas t’manger, lui lança l’adolescente en le gratifiant d’un coup de coude dans le bras.
— Je suis mort de rire… Tu crois que c’est stable, ce truc ?
— C’est con, pour un mort-vivant ! répliqua-t-elle avant de reprendre son sérieux. Y’a qu’une façon de le savoir, c’est d’monter dessus.
D’abord pétrifiée sur place, elle chercha vite à s’assurer qu’elle n’était pas victime d’hallucination auditive et accola son oreille contre le battant en bois. Les paupières closes, elle fit le vide dans son esprit. Son ouïe s’affina, ses sens bestiaux s’éveillèrent et s’aiguisèrent comme un couperet. Elle analysa le bourdonnement horripilant d’une mouche qui passait près d’elle avant de s’attarder sur un son de coups redondants. Non, pas des coups… Le grincement d’un lit ? Puis, des voix s’élevèrent. Des râles, des gémissements, des rires… Tout se mélangeait, tout s’éclaircissait. Elle se décolla brusquement de la porte, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Impossible ! Elle se trompait, forcément !
Présentant une apparence propre et bien soignée, son voisinage, néanmoins méfiant, se demandait souvent qui il était en réalité.
Un serial killer ?
Pas vraiment.
Un fou furieux ?
Parfois.
Un cannibale ?
Peut-être…
— Ne faites pas ça ! glapit Solal.
Trop tard. Les doigts de leur hôte s’étaient déjà emparés du tissu et il écarta les rideaux dans un claquement des anneaux sur la tringle. Grace bondit comme une gazelle pour l’arrêter, mais le mal était fait. Les ardents rayons matinaux inondèrent les lieux de leur implacable lumière.
Un cri de souffrance déchira la gorge de Solal qui brandit ses deux bras devant son visage, dans un vain effort de protection. Son épiderme grilla, fuma et noircit dangereusement, comme immolé à très haut degré.
Surpris, Solal essaya de descendre plus vite pour la secourir, mais le vent l’obligea à virer de bord avant de s’écraser lourdement sur l’herbe humide, emportant les trois Héritiers restants dans sa chute.
Sonné, le vampire secoua la tête pour remettre ses idées en place.
— Tout va bien ? demanda-t-il d’une voix confuse.
— Je crois que je me suis brisé les reins, geignit Flaurie.
— Moi, je suis tombé sur une branche pointue… ajouta Kyle, d’un ton plaintif.
— C’était mon genou, abruti ! répliqua la louve.
— Un véritable démon… Une créature gigantesque tout droit sortie des Enfers. Elle possédait un corps aussi noir que le charbon et de longues griffes aiguisées comme des lames de rasoir. Cette bête n’avait pas d’yeux et affichait un sourire sinistre, son immense bouche remplie de dents pointues et acérées. Ce truc était en train de dévorer la tête du gros chien de la voisine. Lorsqu’il m’a vu, ce démon s’en est pris à moi. Il a voulu me lacérer de ses griffes ! J’étais terrifié, j’ai bien cru ma dernière heure arrivée, cette nuit-là. Mais… c’est à ce moment qu’il est apparu.
— Qui ça ?
— Madame, écoutez-moi, s’il vous plaît. Vous allez dans les réglages. […] Oui, là où il y a le petit engrenage. Vous descendez, puis vous cliquez sur « Wifi » avec votre doigt. […] Mais, avec n’importe quel doigt, Madame ! […] Oui, voilà… Ça fonctionne ? […] Bien, vous pouvez utiliser Internet maintenant. […] Il n’y a pas de quoi, Madame, merci à vous. Bonne journée.
Il raccrocha en marmonnant, des milliers d’insultes passant à toute vitesse dans sa tête. Comme cela pouvait être usant de répéter sans cesse les mêmes phrases, de recevoir les cris d’acheteurs mécontents à cause du célèbre « ni repris ni échangé » et plus encore de devoir les remercier à la fin de chaque appel.
Tous ces gens se prétendaient des êtres surnaturels et partageaient moult anecdotes personnelles, leurs difficultés à se fondre dans la masse et, de manière plus générale, à vivre auprès des humains. Une jeune fille racontait même avoir fait accidentellement pleuvoir dans sa salle de classe à cause d’un sortilège de crachin.
Que diable était un sortilège de crachin ?!
Plus d’une centaine de messages de ce genre engorgeaient le site : un loup se plaignait d’avoir attrapé des puces lors d’une partie de chasse en forêt avec ses amis, une momie disait s’être coincé les bandelettes dans la porte de sa chambre, et cætera. En dépit des malheurs qui semblaient toucher certains, la vie paraissait couler à flots.
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À PROPOS DE L’AUTEURE
Framboise PERIOCHE
Framboise est un jeune fruit né le 21 août 1995 qui fait ses débuts littéraires sur les plateformes d’écriture telles que Wattpad. Grande amatrice de cuisine, de mangas, de musique coréenne et de procrastination, elle aime se fondre dans des univers fantasy, streampunk et fantastique, le tout nuancé de romance et d’aventure.
Auteure compulsive aux mille projets, elle a appris à manier la langue française par ses propres moyens à la suite de sa déscolarisation à l’âge de 11 ans. Par son travail, elle souhaite prouver que même sans diplôme ni études, il est possible d’écrire un roman qui invite les autres au voyage et au rêve. Le plus beau compliment qu’elle pourrait recevoir serait « Waouh, ce fruit a du talent… ».
L’HISTOIRE EN IMAGES
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
7 héros, 7 créatures fantastiques
Collection : Corbeau de jais
Nombre de pages : 532
Prix : 19,90 €
ISBN : 978-2-491909-06-2
Ce que vous trouverez dans ce livre :
  • Trilogie
  • Urban fantasy
  • Romance slow burn
  • Triangle amoureux
  • Survival horror
  • Found family
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Vampires, sorcières, fantômes ou loups-garous…
Des créatures fantastiques qui peuplent nos histoires et nos cauchemars depuis la nuit des temps. Leurs légendes fascinent autant qu’elles terrifient et se retrouvent souvent au centre de comptines effrayant les enfants qui, en prenant de l’âge, réalisent qu’il ne s’agit que de folklore.
Pourtant, tous ces mythes, partagés au travers des différentes cultures, proviennent bien de quelque part… Ces monstrueuses chimères avides de sang et de chair fraîche seraient-elles vraiment le seul fruit de l’imagination de l’Homme? Détrompez-vous.
Elles sont bien là, parmi nous,
pour votre plus grand malheur !
Envie d’en découvrir encore plus ?
Extraits
Raven fut projetée au sol par trois internes qui débarquèrent pour maintenir Dillon. Le fou balançait ses bras dans tous les sens, hurlant à s’en briser les cordes vocales. Raven était terrorisée. Même à trois, ils peinaient à l’immobiliser. Dans ce vacarme assourdissant, ils parvinrent à le traîner hors du réfectoire. Avant qu’il ne franchisse la porte, Dillon se redressa et rugit :
— LE GARÇON À LA PEAU BLANCHE ET AUX AILES DE CHAUVE-SOURIS, IL VA VENIR TE CHERCHER, RAVEN ! MA PETITE SIRÈNE, IL VA T'EMPORTER !
« Criez ! Plus fort, encore plus fort ! Criez pour moi ! ». Tous ces petits sauvageons lui étaient servis sur un plateau d’argent. Ce qu’elle aimait entendre leurs voix fluettes et aiguës vriller sur les notes les plus hautes… Un pur frisson jubilatoire ! Sentir la peur de ses proies la rendait plus féroce et décuplait son appétit.
Dans un chant funeste, le démon noir bondit sur les premiers enfants. Elle en attrapa un, puis planta ses griffes dans la chair tendre de son abdomen, l’éventrant sans remords. De son autre main, elle en saisit un second et mordit à pleins crocs dans son crâne qui céda sous sa mâchoire démesurée. Elle aspira avec délectation le fluide vermeil qui en sortait, pressant le petit être comme un fruit trop mûr.
Sa manière de scruter minutieusement les environs ne lui avait pas échappé, ses yeux balayant les alentours pour parfois se perdre vers le ciel.
— Je m’assure de ne pas avoir été suivi.
— Suivi ? répéta-t-elle, perplexe. Pourquoi ? Par qui ? On vous recherche ? Vous êtes un genre d’agent secret ou un criminel ?
Le rire clair de Solal déchira la nuit.
— Pas vraiment.
— Dans ce cas, vous êtes quoi, au juste ? Un clochard ? Non, vu vos fringues, ça ne colle pas. Ne me dites pas… un pervers ?
L’infirmière se tut devant la métamorphose, incapable de se détourner des yeux du monstre, deux pierres précieuses fluorescentes. Il la dévorait littéralement du regard. Le souffle court, elle recula, priant pour sa vie, pour qu’on l’épargne. Elle devait rentrer, il le fallait. Il lui restait encore tant de choses à préparer pour l’anniversaire surprise de sa petite Anna… Mais, elle ne pourrait jamais contempler le sourire de sa fille lorsqu’elle découvrirait le gâteau fait maison avec amour, après tant d’heures passées à se former auprès d’un chef pâtissier.
— Tu sais ce qu’être mordu signifie ?
Les yeux de la bleusaille s’écarquillèrent sous le coup d’une peur viscérale, son visage déjà déformé par une souffrance extrême. Son officier sortit un silencieux de sa ceinture avant de charger le magasin d’une unique munition. Il dirigea ensuite le canon vers le sol, l’appuyant contre le front de sa recrue.
— Je suis navré, mon garçon. Mais, on ne peut pas prendre le risque de contaminer les autres.
— Capitaine, attendez ! S’il vous plaît, att…
La balle partit et vint se loger dans les méandres de sa voûte crânienne, le soumettant aux ténèbres de l’éternité.
— Ça t’arrive souvent de débarquer chez les gens et de leur abandonner tes amis amateurs de chair fraîche ? le coupa-t-il, visiblement peu enclin à la discussion. Le petit Kyle a avalé toute notre réserve de viande que je gardais pour mon barbecue ! Mais aussi les oranges, toutes les oranges !
— Bonsoir… Alors, c’est pour quoi ?
— Eh bien, nous sommes… débuta Solal, avant d’être à nouveau interrompu.
— Je vous arrête de suite ! Si vous êtes des représentants, je tiens à vous signaler mon plus profond mécontentement d’être sans cesse harcelé par vos agents. Je vous ai déjà dit mille fois que notre cuisine est suffisamment équipée.
— Nous ne sommes pas des colporteurs, lui assura le vampire avec platitude.
— Ah non ? Vous êtes quoi alors ? Des témoins de Jéhovah, des scouts ?
— Non plus…
— Dans ce cas, qu’est-ce que vous foutez chez moi à cette heure ?
La magicienne tomba en chute libre, ses pleurs s’envolant parmi les soupirs du vent. Ina enferma son esprit dans les ténèbres, comme pour ne pas affronter son trépas futur ; celui dont elle était la seule responsable. Son corps subissait les conséquences de sa stupidité, la décision irréfléchie d’une blâmable réalité.
Lorsque le choc survint, Ina atterrit sur une matière tendre qui ne la blessa pas – à sa grande surprise. Dans sa tête, elle aurait pourtant dû s’écraser sur le ponton comme un fruit trop mûr. L’enchanteresse rouvrit ses paupières, abasourdie, avant de prendre conscience qu’elle survolait Central Pier.
D’un doigt presque timide, Kyle appuya sur la selle d’un des vélos qui ballotta dans l’air, comme en apesanteur.
— Il va pas t’manger, lui lança l’adolescente en le gratifiant d’un coup de coude dans le bras.
— Je suis mort de rire… Tu crois que c’est stable, ce truc ?
— C’est con, pour un mort-vivant ! répliqua-t-elle avant de reprendre son sérieux. Y’a qu’une façon de le savoir, c’est d’monter dessus.
D’abord pétrifiée sur place, elle chercha vite à s’assurer qu’elle n’était pas victime d’hallucination auditive et accola son oreille contre le battant en bois. Les paupières closes, elle fit le vide dans son esprit. Son ouïe s’affina, ses sens bestiaux s’éveillèrent et s’aiguisèrent comme un couperet. Elle analysa le bourdonnement horripilant d’une mouche qui passait près d’elle avant de s’attarder sur un son de coups redondants. Non, pas des coups… Le grincement d’un lit ? Puis, des voix s’élevèrent. Des râles, des gémissements, des rires… Tout se mélangeait, tout s’éclaircissait. Elle se décolla brusquement de la porte, son cœur tambourinant dans sa poitrine. Impossible ! Elle se trompait, forcément !
Présentant une apparence propre et bien soignée, son voisinage, néanmoins méfiant, se demandait souvent qui il était en réalité.
Un serial killer ?
Pas vraiment.
Un fou furieux ?
Parfois.
Un cannibale ?
Peut-être…
— Ne faites pas ça ! glapit Solal.
Trop tard. Les doigts de leur hôte s’étaient déjà emparés du tissu et il écarta les rideaux dans un claquement des anneaux sur la tringle. Grace bondit comme une gazelle pour l’arrêter, mais le mal était fait. Les ardents rayons matinaux inondèrent les lieux de leur implacable lumière.
Un cri de souffrance déchira la gorge de Solal qui brandit ses deux bras devant son visage, dans un vain effort de protection. Son épiderme grilla, fuma et noircit dangereusement, comme immolé à très haut degré.
Surpris, Solal essaya de descendre plus vite pour la secourir, mais le vent l’obligea à virer de bord avant de s’écraser lourdement sur l’herbe humide, emportant les trois Héritiers restants dans sa chute.
Sonné, le vampire secoua la tête pour remettre ses idées en place.
— Tout va bien ? demanda-t-il d’une voix confuse.
— Je crois que je me suis brisé les reins, geignit Flaurie.
— Moi, je suis tombé sur une branche pointue… ajouta Kyle, d’un ton plaintif.
— C’était mon genou, abruti ! répliqua la louve.
— Un véritable démon… Une créature gigantesque tout droit sortie des Enfers. Elle possédait un corps aussi noir que le charbon et de longues griffes aiguisées comme des lames de rasoir. Cette bête n’avait pas d’yeux et affichait un sourire sinistre, son immense bouche remplie de dents pointues et acérées. Ce truc était en train de dévorer la tête du gros chien de la voisine. Lorsqu’il m’a vu, ce démon s’en est pris à moi. Il a voulu me lacérer de ses griffes ! J’étais terrifié, j’ai bien cru ma dernière heure arrivée, cette nuit-là. Mais… c’est à ce moment qu’il est apparu.
— Qui ça ?
— Madame, écoutez-moi, s’il vous plaît. Vous allez dans les réglages. […] Oui, là où il y a le petit engrenage. Vous descendez, puis vous cliquez sur « Wifi » avec votre doigt. […] Mais, avec n’importe quel doigt, Madame ! […] Oui, voilà… Ça fonctionne ? […] Bien, vous pouvez utiliser Internet maintenant. […] Il n’y a pas de quoi, Madame, merci à vous. Bonne journée.
Il raccrocha en marmonnant, des milliers d’insultes passant à toute vitesse dans sa tête. Comme cela pouvait être usant de répéter sans cesse les mêmes phrases, de recevoir les cris d’acheteurs mécontents à cause du célèbre « ni repris ni échangé » et plus encore de devoir les remercier à la fin de chaque appel.
Tous ces gens se prétendaient des êtres surnaturels et partageaient moult anecdotes personnelles, leurs difficultés à se fondre dans la masse et, de manière plus générale, à vivre auprès des humains. Une jeune fille racontait même avoir fait accidentellement pleuvoir dans sa salle de classe à cause d’un sortilège de crachin.
Que diable était un sortilège de crachin ?!
Plus d’une centaine de messages de ce genre engorgeaient le site : un loup se plaignait d’avoir attrapé des puces lors d’une partie de chasse en forêt avec ses amis, une momie disait s’être coincé les bandelettes dans la porte de sa chambre, et cætera. En dépit des malheurs qui semblaient toucher certains, la vie paraissait couler à flots.
À PROPOS DE L’AUTEURE
Framboise PERIOCHE
Framboise est un jeune fruit né le 21 août 1995 qui fait ses débuts littéraires sur les plateformes d’écriture telles que Wattpad. Grande amatrice de cuisine, de mangas, de musique coréenne et de procrastination, elle aime se fondre dans des univers fantasy, streampunk et fantastique, le tout nuancé de romance et d’aventure.
Auteure compulsive aux mille projets, elle a appris à manier la langue française par ses propres moyens à la suite de sa déscolarisation à l’âge de 11 ans. Par son travail, elle souhaite prouver que même sans diplôme ni études, il est possible d’écrire un roman qui invite les autres au voyage et au rêve. Le plus beau compliment qu’elle pourrait recevoir serait « Waouh, ce fruit a du talent… ».
L’HISTOIRE EN IMAGES
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
7 héros
7 créatures fantastiques
Collection : Corbeau de jais
Nombre de pages : 532
Prix : 19,90 €
ISBN : 978-2-491909-06-2
Ce que vous trouverez dans ce livre :
  • Trilogie
  • Urban fantasy
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Série Chimera (1 / 3)
 
Vampires, sorcières, fantômes ou loups-garous…
Des créatures fantastiques qui peuplent nos histoires et nos cauchemars depuis la nuit des temps. Leurs légendes fascinent autant qu’elles terrifient et se retrouvent souvent au centre de comptines effrayant les enfants qui, en prenant de l’âge, réalisent qu’il ne s’agit que de folklore.
Pourtant, tous ces mythes, partagés au travers des différentes cultures, proviennent bien de quelque part… Ces monstrueuses chimères avides de sang et de chair fraîche seraient-elles vraiment le seul fruit de l’imagination de l’Homme ? Détrompez-vous.
Elles sont bien là,
parmi nous, pour votre plus grand malheur!
À PROPOS DE L’AUTEURE
Framboise PERIOCHE
Framboise est un jeune fruit né le 21 août 1995 qui fait ses débuts littéraires sur les plateformes d’écriture telles que Wattpad. Grande amatrice de cuisine, de mangas, de musique coréenne et de procrastination, elle aime se fondre dans des univers fantasy, streampunk et fantastique, le tout nuancé de romance et d’aventure.
Auteure compulsive aux mille projets, elle a appris à manier la langue française par ses propres moyens à la suite de sa déscolarisation à l’âge de 11 ans. Par son travail, elle souhaite prouver que même sans diplôme ni études, il est possible d’écrire un roman qui invite les autres au voyage et au rêve. Le plus beau compliment qu’elle pourrait recevoir serait « Waouh, ce fruit a du talent… ».
L’HISTOIRE EN IMAGES
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
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Collection : Corbeau de jais
Nombre de pages : 532
Prix : 19,90 €
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Raven fut projetée au sol par trois internes qui débarquèrent pour maintenir Dillon. Le fou balançait ses bras dans tous les sens, hurlant à s’en briser les cordes vocales. Raven était terrorisée. Même à trois, ils peinaient à l’immobiliser. Dans ce vacarme assourdissant, ils parvinrent à le traîner hors du réfectoire. Avant qu’il ne franchisse la porte, Dillon se redressa et rugit :
— LE GARÇON À LA PEAU BLANCHE ET AUX AILES DE CHAUVE-SOURIS, IL VA VENIR TE CHERCHER, RAVEN ! MA PETITE SIRÈNE, IL VA T'EMPORTER !
« Criez ! Plus fort, encore plus fort ! Criez pour moi ! ». Tous ces petits sauvageons lui étaient servis sur un plateau d’argent. Ce qu’elle aimait entendre leurs voix fluettes et aiguës vriller sur les notes les plus hautes… Un pur frisson jubilatoire ! Sentir la peur de ses proies la rendait plus féroce et décuplait son appétit.
Dans un chant funeste, le démon noir bondit sur les premiers enfants. Elle en attrapa un, puis planta ses griffes dans la chair tendre de son abdomen, l’éventrant sans remords. De son autre main, elle en saisit un second et mordit à pleins crocs dans son crâne qui céda sous sa mâchoire démesurée. Elle aspira avec délectation le fluide vermeil qui en sortait, pressant le petit être comme un fruit trop mûr.
Sa manière de scruter minutieusement les environs ne lui avait pas échappé, ses yeux balayant les alentours pour parfois se perdre vers le ciel.
— Je m’assure de ne pas avoir été suivi.
— Suivi ? répéta-t-elle, perplexe. Pourquoi ? Par qui ? On vous recherche ? Vous êtes un genre d’agent secret ou un criminel ?
Le rire clair de Solal déchira la nuit.
— Pas vraiment.
— Dans ce cas, vous êtes quoi, au juste ? Un clochard ? Non, vu vos fringues, ça ne colle pas. Ne me dites pas… un pervers ?
L’infirmière se tut devant la métamorphose, incapable de se détourner des yeux du monstre, deux pierres précieuses fluorescentes. Il la dévorait littéralement du regard. Le souffle court, elle recula, priant pour sa vie, pour qu’on l’épargne. Elle devait rentrer, il le fallait. Il lui restait encore tant de choses à préparer pour l’anniversaire surprise de sa petite Anna… Mais, elle ne pourrait jamais contempler le sourire de sa fille lorsqu’elle découvrirait le gâteau fait maison avec amour, après tant d’heures passées à se former auprès d’un chef pâtissier.
— Tu sais ce qu’être mordu signifie ?
Les yeux de la bleusaille s’écarquillèrent sous le coup d’une peur viscérale, son visage déjà déformé par une souffrance extrême. Son officier sortit un silencieux de sa ceinture avant de charger le magasin d’une unique munition. Il dirigea ensuite le canon vers le sol, l’appuyant contre le front de sa recrue.
— Je suis navré, mon garçon. Mais, on ne peut pas prendre le risque de contaminer les autres.
— Capitaine, attendez ! S’il vous plaît, att…
La balle partit et vint se loger dans les méandres de sa voûte crânienne, le soumettant aux ténèbres de l’éternité.
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La magicienne tomba en chute libre, ses pleurs s’envolant parmi les soupirs du vent. Ina enferma son esprit dans les ténèbres, comme pour ne pas affronter son trépas futur ; celui dont elle était la seule responsable. Son corps subissait les conséquences de sa stupidité, la décision irréfléchie d’une blâmable réalité.
Lorsque le choc survint, Ina atterrit sur une matière tendre qui ne la blessa pas – à sa grande surprise. Dans sa tête, elle aurait pourtant dû s’écraser sur le ponton comme un fruit trop mûr. L’enchanteresse rouvrit ses paupières, abasourdie, avant de prendre conscience qu’elle survolait Central Pier.
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— Il va pas t’manger, lui lança l’adolescente en le gratifiant d’un coup de coude dans le bras.
— Je suis mort de rire… Tu crois que c’est stable, ce truc ?
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Un serial killer ?
Pas vraiment.
Un fou furieux ?
Parfois.
Un cannibale ?
Peut-être…
— Ne faites pas ça ! glapit Solal.
Trop tard. Les doigts de leur hôte s’étaient déjà emparés du tissu et il écarta les rideaux dans un claquement des anneaux sur la tringle. Grace bondit comme une gazelle pour l’arrêter, mais le mal était fait. Les ardents rayons matinaux inondèrent les lieux de leur implacable lumière.
Un cri de souffrance déchira la gorge de Solal qui brandit ses deux bras devant son visage, dans un vain effort de protection. Son épiderme grilla, fuma et noircit dangereusement, comme immolé à très haut degré.
Surpris, Solal essaya de descendre plus vite pour la secourir, mais le vent l’obligea à virer de bord avant de s’écraser lourdement sur l’herbe humide, emportant les trois Héritiers restants dans sa chute.
Sonné, le vampire secoua la tête pour remettre ses idées en place.
— Tout va bien ? demanda-t-il d’une voix confuse.
— Je crois que je me suis brisé les reins, geignit Flaurie.
— Moi, je suis tombé sur une branche pointue… ajouta Kyle, d’un ton plaintif.
— C’était mon genou, abruti ! répliqua la louve.
— Un véritable démon… Une créature gigantesque tout droit sortie des Enfers. Elle possédait un corps aussi noir que le charbon et de longues griffes aiguisées comme des lames de rasoir. Cette bête n’avait pas d’yeux et affichait un sourire sinistre, son immense bouche remplie de dents pointues et acérées. Ce truc était en train de dévorer la tête du gros chien de la voisine. Lorsqu’il m’a vu, ce démon s’en est pris à moi. Il a voulu me lacérer de ses griffes ! J’étais terrifié, j’ai bien cru ma dernière heure arrivée, cette nuit-là. Mais… c’est à ce moment qu’il est apparu.
— Qui ça ?
— Madame, écoutez-moi, s’il vous plaît. Vous allez dans les réglages. […] Oui, là où il y a le petit engrenage. Vous descendez, puis vous cliquez sur « Wifi » avec votre doigt. […] Mais, avec n’importe quel doigt, Madame ! […] Oui, voilà… Ça fonctionne ? […] Bien, vous pouvez utiliser Internet maintenant. […] Il n’y a pas de quoi, Madame, merci à vous. Bonne journée.
Il raccrocha en marmonnant, des milliers d’insultes passant à toute vitesse dans sa tête. Comme cela pouvait être usant de répéter sans cesse les mêmes phrases, de recevoir les cris d’acheteurs mécontents à cause du célèbre « ni repris ni échangé » et plus encore de devoir les remercier à la fin de chaque appel.
Tous ces gens se prétendaient des êtres surnaturels et partageaient moult anecdotes personnelles, leurs difficultés à se fondre dans la masse et, de manière plus générale, à vivre auprès des humains. Une jeune fille racontait même avoir fait accidentellement pleuvoir dans sa salle de classe à cause d’un sortilège de crachin.
Que diable était un sortilège de crachin ?!
Plus d’une centaine de messages de ce genre engorgeaient le site : un loup se plaignait d’avoir attrapé des puces lors d’une partie de chasse en forêt avec ses amis, une momie disait s’être coincé les bandelettes dans la porte de sa chambre, et cætera. En dépit des malheurs qui semblaient toucher certains, la vie paraissait couler à flots.
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